La prévoyance professionnelle en Suisse se trouve en 2025 au carrefour des évolutions du marché, des exigences réglementaires et des processus de transformation numérique. Dans un article récent d’AWP Soziale Sicherheit, Susanne Kapfinger relaie les propos d’Alain Grand, responsable technique prévoyance chez Tellco, sur plusieurs défis centraux pour les institutions collectives et communes. Ses déclarations mettent en évidence les domaines nécessitant une action – ainsi que les pistes de solutions actuellement discutées.
%20Hero%20and%20Block%20images/Alain%20Grand%20-%20Fachleiter%20Vorsorge%20-%20Tellco.webp?width=600&height=400&name=Alain%20Grand%20-%20Fachleiter%20Vorsorge%20-%20Tellco.webp)
Sur la photo : Alain Grand, responsable technique prévoyance chez Tellco
Environnement de marché : la volatilité exige une stratégie de placement claire
L’année 2024 a encore été favorable pour de nombreuses caisses de pension. Mais l’année 2025 apporte de nouvelles incertitudes. Alain Grand décrit la situation ainsi :
« L’année 2025 est jusqu’ici marquée par une forte volatilité, des tensions géopolitiques et une incertitude monétaire. »
Dans un tel environnement, une stratégie de placement claire et consciente des risques est décisive – en particulier pour les institutions collectives et communes, qui assurent environ trois quarts des actifs occupés en Suisse.
Sélection des risques dans la concurrence : garantir l’équilibre
En plus de l’environnement de marché, Grand aborde également la structuration de la concurrence sur le marché LPP. Il met en garde contre les désavantages systématiques pour certaines entreprises :
« Il faut des limites claires – surtout là où des déséquilibres structurels menacent. »
Il s’agit ici de la sélection des risques, c’est-à-dire du danger que des entreprises avec un personnel plus âgé ou en moins bonne santé obtiennent de moins bonnes conditions. Grand propose aussi des mesures concrètes pour contrer ce phénomène :
« Des mécanismes compensatoires pourraient être des pools de risques collectivisés ou des systèmes de cotisations indépendants de l’âge. »
Selon lui, ces solutions pourraient éviter que certaines entreprises soient pénalisées pour des risques démographiques.
Régulation : des règles identiques exigées en cas de taux négatifs
Un autre sujet est l’incertitude monétaire. Les expériences de la phase de taux d’intérêt négatifs entre 2015 et 2022 continuent de peser. Pour Grand, c’est clair :
« Compte tenu des débats actuels sur la politique des taux, il est essentiel qu’en cas de possible retour à des taux négatifs, les mêmes règles s’appliquent à tous les acteurs financiers du marché suisse. »
En effet, les caisses de pension sont soumises à des obligations spécifiques – comme les exigences de liquidité – et n’avaient pas accès dans le passé à des franchises comme d’autres acteurs du marché.
Numérisation : des investissements nécessaires dans la technologie et les processus
La numérisation est aussi un thème central – avec des attentes croissantes d’un côté et de nouvelles exigences réglementaires de l’autre. Grand souligne :
« La mise en œuvre de la loi révisée sur la protection des données impose également des exigences élevées en matière de technologie et d’organisation. »
La solution réside selon lui dans des investissements ciblés dans des portails sécurisés, conviviaux, et dans des processus numérisés – avec pour objectif de réduire les étapes manuelles tout au long de la chaîne de valeur.
Ce qu’il faut retenirn
Les déclarations d’Alain Grand dans AWP Soziale Sicherheit montrent clairement : la prévoyance professionnelle est confrontée à des tâches multiples et complexes. La volatilité des marchés, des conditions de concurrence équitables et la transformation numérique exigent des mesures ciblées – tant stratégiques qu’opérationnelles.
Vous trouverez plus d’informations dans l’article complet d’AWP Soziale Sicherheit (Ausgabe 14/2025).