En raison des possibilités de rendement toujours limitées pour les caisses de pension et de l’augmentation de l’espérance de vie, le conseil de fondation de Tellco pkPRO a décidé de baisser le taux de conversion de 0,1 point de pourcentage par an au cours des deux années à venir. Ainsi, le taux de conversion enveloppant sera de 5,9 pour cent au 1er janvier 2022 et de 5,8 pour cent au 1er janvier 2023. Il est néanmoins garanti que la rente s’élève à au moins 6,8 pour cent de l’avoir de vieillesse obligatoire selon l’art. 15 LPP.
Le taux de conversion définit le montant de la rente versée par franc d’avoir. Ce devrait être en réalité une grandeur mathématique. Pour le calculer, il suffit de connaître le taux d’intérêt technique (taux d’escompte) et certaines probabilités statistiques sur l’espérance de vie, l’état civil, etc.
Pour simplifier les choses, on pourrait dire que dans un premier temps, on cherche à déterminer la durée moyenne pendant laquelle une personne perçoit une rente, pour calculer ensuite, à partir du taux d’escompte (taux d’intérêt technique), le montant du capital pouvant être versé de sorte que, à la fin, avec les intérêts, il n’y ait ni trop ni trop peu d’argent.
Toutefois pour la part obligatoire de l’avoir de vieillesse, le taux de conversion n’est pas déterminé par des calculs mathématiques mais repose principalement sur des considérations politiques. Le dernier changement ayant concerné ce taux de conversion «obligatoire» remonte à 2005. A l’époque, le Parlement l’avait baissé de 7,2 à 6,8 pour cent.
Depuis, le rendement que les caisses de pension peuvent générer avec des placements peu risqués a chuté et l’espérance de vie n’a cessé de progresser. Il existe trois moyens de compenser cela:
- réduire le montant de la rente (taux de conversion);
- écourter la durée de la rente, ou
- augmenter le capital de départ.
Le montant de la rente est fixé par la loi et ne peut donc pas être modifié. La durée de la rente est définie par le début fixé lui aussi par la loi et par la fin prévue statistiquement. Les caisses de pension n’ont donc pas d’autre alternative que de mettre à disposition davantage de capital que ce que les assurés ont épargné. Toutefois, elles ne peuvent le faire qu’en se servant d’une partie du rendement du capital des actifs pour financer les rentes de vieillesse. Cette solution irait à l’encontre du principe de la prévoyance professionnelle: le système de capitalisation. Cela signifie que, contrairement au régime de l’AVS dans lequel les actifs paient les pensions échues (système par répartition), chacun(e) épargnerait pour sa propre retraite.
En raison du taux de conversion trop élevé, le système de capitalisation se transforme progressivement en un système de répartition.
Pour amortir quelque peu ce déséquilibre du système et gagner du temps en attendant que les réformes nécessaires du système de retraite soient mises en œuvre, de nombreuses caisses de pension ont procédé à des ajustements. Elles appliquent entre autres un taux de conversion plus faible à la totalité de l’avoir de vieillesse (modèle enveloppant) ou uniquement à la part surobligatoire (splitting). Pour Tellco pkPRO, le conseil de fondation ne voit actuellement pas d’autre solution que de réduire le taux de conversion modérément et en deux étapes successives de 0,1 point de pourcentage chacune, pour passer de 6,0 à 5,8 pour cent.